⚖️ Quand la Justice flirte avec l’oubli sélectif : Kabila, le sénateur à vie bientôt sénateur à vis ?
Kinshasa – La République démocratique du Congo a encore une fois réussi à faire rimer tragédie constitutionnelle et opérette judiciaire. Ce samedi 3 mai, le Front Commun pour le Congo (FCC) est monté au créneau, torse bombé, indignation en bandoulière, pour dénoncer une attaque qu’il juge aussi infâme que mal coiffée : une injonction du ministre de la Justice (le nouveau shérif du Palais) à la justice militaire pour qu’elle s’attaque à… tenez-vous bien… Joseph Kabila Kabange, l’homme aux 18 ans de silence présidentiel et au titre plus long qu’un discours d’investiture : ancien président élu, sénateur à vie, et autorité morale éternelle du FCC.

Pour le FCC, ce geste du ministre est un crime contre l’humanité politique. Dans un communiqué au ton dramatique – on s’attendait presque à entendre des violons en fond – le camp de l’ancien Raïs a crié au coup d’État juridique, à la dictature bananière et à la tentative d’extinction de leur totem sacré. Car, mesdames et messieurs, Joseph Kabila n’est pas un citoyen ordinaire. Il est inaliénable, imprescriptible, apolitique, intouchable, introuvable et probablement invisible.
🛡️ Article 104, alinéa 7 de la Constitution, brandi comme un crucifix devant un vampire républicain, garantit son immunité à vie. C’est écrit noir sur blanc, donc c’est sacré. Même s’il enterre des secrets d’État dans sa barbe, la justice n’a qu’à le regarder de loin, avec respect et révérence.
Mais voilà que la justice militaire ose s’en mêler. Une requête a même été envoyée au Sénat pour demander la levée de son immunité parlementaire. Scandale, hérésie, sacrilège ! Et selon le FCC, tout cela se fait sans respecter la fameuse loi n°18/021, qui exige une cérémonie quasi mystique : un vote des deux tiers des deux chambres du Parlement réunies en congrès, avec tambours, trompettes et probablement des sacrifices protocolaires.
👨🏾⚖️ Et le ministre de la Justice, ancien avocat, est accusé de faire semblant de ne pas comprendre la loi. Ce qui revient, selon le FCC, à un médecin qui confond un stéthoscope avec une fourchette. Pour eux, Kinshasa ne gouverne plus : on navigue à vue, avec la Constitution en guise de napperon de table.
🔍 Alors que cherche-t-on vraiment ? Une justice qui rend des comptes ou une vengeance politique bien emballée ? La vérité, c’est qu’en RDC, même les lois ont besoin d’une boussole. Et pendant que le FCC brandit la Constitution comme un bouclier Marvel, le peuple regarde, entre lassitude et popcorn, un nouveau feuilleton : “Qui veut déshabiller un sénateur à vie ?”
La rédaction