đšđ© Promesse sur promesse : et si on construisait le pays avec des mots ?
Kinshasa, 1 juin 2025.
Ă dĂ©faut de goudron, les routes congolaises sont dĂ©sormais pavĂ©es de promesses. Chaque saison apporte son lot d’engagements : rĂ©habilitation de la voirie, gratuitĂ© de lâĂ©ducation, paiement Ă temps des fonctionnaires⊠Mais sur le terrain, rien ne change. Ou plutĂŽt si : le silence devient plus fort, les discours plus vides et le peuple plus fatiguĂ©.

đ âTout sera rĂ©glĂ© dâici la fin du moisâŠâ
Câest devenu la phrase prĂ©fĂ©rĂ©e de nos gouvernants. Une formule magique qui soigne toutes les blessures sociales⊠mais uniquement Ă lâoral. Ă croire que lâimprovisation est dĂ©sormais une politique dâĂtat.
Ce mois-ci encore, plusieurs ministĂšres ont annoncĂ© avec vigueur des projets âprioritairesâ. La santĂ©, lâĂ©ducation, la jeunesse⊠tous au centre des prĂ©occupations. Enfin, surtout sur les PowerPoint.
đ§ La mĂ©moire du peuple nâest pas amnĂ©sique, elle est patiente
Ce qui est fascinant dans ce ballet politique, câest la rĂ©pĂ©tition. Une sorte de piĂšce de théùtre dont le scĂ©nario ne change jamais, mais dont les acteurs pensent Ă chaque fois jouer la premiĂšre. Le peuple, lui, connaĂźt dĂ©jĂ la fin. Il la vit au quotidien.
Le problĂšme ? Ce nâest pas le manque de moyens. Câest le manque de volontĂ© et de respect.
đŠââŹEt nous dans tout ça ?
Au Corbeau, on ne fait pas de la politique. On la dessine, on la déshabille, on la dédramatise. Parce que si le mensonge est devenu une compétence politique, le rire, lui, reste une arme du peuple.
âđŸ Le mot de la fin :
Tant que les promesses seront plus nombreuses que les actes, nous continuerons Ă les transformer en caricatures. Parce que parfois, rire de lâabsurde, câest dĂ©jĂ rĂ©sister.
Par Rija Landu â Le Corbeau, mĂ©dia satirique du peuple