Dans un récent phénomène étonnant qui secoue les institutions de la République Démocratique du Congo, la traditionnelle pratique de la promotion canapé semble avoir cédé la place à une nouvelle tendance tout aussi préoccupante : la promotion fantaisiste. Certaines personnalités nommées depuis un moment manquent cruellement d’érudition.
Alors que la première promotion impliquait des faveurs sexuelles pour obtenir des avantages professionnels, la seconde voit des individus incompétents et sans scrupules accéder à des postes de pouvoir et de responsabilité, souvent au sommet de l’État. Et c’est à ce niveau-là qu’ils étalent à la face du monde leur absence totale de connaissances sur les sujets majeurs qu’ils sont censés régler.
Cette évolution inquiétante met en lumière un problème majeur de gestion des ressources humaines au sein de l’appareil étatique congolais. Les nominations basées sur des critères autres que les compétences et le mérite sapent la crédibilité des institutions et compromettent sérieusement leur efficacité. D’aucuns confondent désormais la militance et la compétence.
Le chef de l’État se retrouve ainsi confronté à un défi de taille : comment gouverner efficacement un pays lorsque les postes clés sont occupés par des individus manifestement inaptes à assumer leurs responsabilités ? La république des regroupements politiques et des autorités (im)morales s’installe durablement, convoquant tous les travers jusque-là insoupçonnés.
La montée en puissance de cette promotion fantaisiste souligne également l’urgence pour le gouvernement congolais de mettre en place des mécanismes de recrutement et de promotion plus transparents et basés sur le mérite. Il est impératif de restaurer la confiance du peuple en ses institutions en veillant à ce que seuls les individus les plus qualifiés et intègres accèdent aux postes de pouvoir.
La RD Congo se trouve à un carrefour critique où elle doit choisir entre continuer sur la voie de la médiocrité et de la corruption, ou bien opter pour une réforme radicale visant à professionnaliser et à moraliser son administration. Le temps presse pour inverser cette dangereuse tendance et rétablir l’intégrité et l’efficacité des institutions congolaises.
TEDDY MFITU