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Corneille Nangaa : Quand le faussaire électoral joue au chef de guerre

Il fut un temps où Corneille Nangaa comptait les bulletins de vote dans l’ombre feutrée des bureaux de la CENI. Aujourd’hui, il compte les balles perdues et les villages conquis, s’autoproclamant chef de guerre d’une alliance aussi instable que son propre sens de la légitimité. De l’art de trafiquer des élections, le voilà passé maître dans la manipulation politico-militaire.

Mardi, alors que le président Félix Tshisekedi et son éternel jumeau diplomatique, Paul Kagame, signaient un cessez-le-feu à Doha, le “général” Nangaa, lui, annonçait la poursuite des hostilités avec l’enthousiasme d’un enfant qui a trouvé un jouet militaire. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin, après tout ? Tant que l’instabilité rapporte plus que la paix, autant continuer à semer le chaos sous couvert de noble cause.

Mercredi, ses troupes s’emparaient de Walikale, territoire convoité non pour sa beauté pittoresque, mais pour ses mines d’or et d’étain. Le “chef rebelle”, dont la cause reste un mystère digne des plus grandes énigmes congolaises, se plaît à rejeter l’accord de Doha comme un mauvais bulletin électoral de 2018. “Nous n’avons plus rien à perdre”, déclare-t-il, oubliant que c’est surtout la population congolaise qui perd tout : la paix, la sécurité et l’espoir.

Entre deux avancées militaires, Nangaa, tel un prophète en manque de fidèles, met en garde contre un éventuel accord entre Kinshasa et Washington. “Le peuple congolais bloquera cette trahison”, prédit-il, oubliant que ce même peuple ne lui a jamais confié la moindre légitimité. Après avoir ruiné l’intégrité électorale, le voici désormais en train de torpiller les efforts diplomatiques, avec la même arrogance qu’un mauvais perdant qui renverse l’échiquier faute de savoir jouer.

Pendant ce temps, l’Est du pays brûle, les familles fuient, et le chef rebelle continue son one-man-show guerrier, espérant sans doute entrer dans l’histoire. Mais l’histoire congolaise a déjà connu de nombreux opportunistes. Et tous, tôt ou tard, finissent par disparaître dans l’oubli, laissant derrière eux les ruines de leurs ambitions démesurées.

La rédaction

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