Coup d’État tropical : trois Américains rapatriés après une tentative de renversement ratée en RDC
Kinshasa – En mai 2024, trois citoyens américains, âgés de 23 à 37 ans, se sont illustrés dans une affaire digne d’un mauvais film d’action. Membre d’un groupe armé, ils ont participé à l’attaque du domicile du président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, avant de prendre d’assaut le Palais de la Nation, siège de la présidence congolaise. En pleine action, ils se sont même filmés en train de proclamer la fin du régime du président Félix Tshisekedi. Une tentative de coup d’État aussi audacieuse que maladroite.

Rapidement arrêtés, ces aventuriers venus d’ailleurs ont été jugés et condamnés à mort par les autorités congolaises. Mais contre toute attente, leur peine a été commuée en prison à vie. Une clémence judiciaire qui n’a pas empêché les États-Unis d’intervenir discrètement. Le 8 avril, le département d’État américain a confirmé que les trois hommes avaient été transférés aux États-Unis et étaient désormais sous la garde des autorités américaines.
La diplomatie américaine, par la voix de sa porte-parole, a condamné fermement l’attaque contre les institutions congolaises, tout en rappelant son attachement à un traitement “humain et équitable” pour ses ressortissants. En clair, les États-Unis soutiennent la justice congolaise… à condition qu’elle reste douce avec leurs citoyens. Une position qui interroge : s’agit-il de justice internationale ou de privilèges réservés à ceux qui viennent d’ailleurs ?
Pendant ce temps, à Kinshasa, l’opinion publique congolaise s’interroge. Que se passerait-il si ces individus avaient été des Congolais ? Auraient-ils eu droit à un transfert à l’étranger et à autant de compassion diplomatique ? Pour l’instant, le reste du commando est toujours poursuivi en justice, sans caméra, sans discours, et sans espoir de billet retour.
La rédaction