GOMA: ENTRE L’ANGOISSE DU PRÉSENT ET LES LEÇONS D’UN PASSÉ DOULOUREUX
Goma, ville volcanique vibrante et souffrante, est aujourd’hui le théâtre d’une pression psychologique, militaire et diplomatique insupportable. Alors que la situation se dégrade, des images, non encore vérifiées, circulent sur la toile, montrant l’arrivée des envahisseurs rwandais dans la ville et sur d’autres, une infime frange de la population les accueillant.

Cette scène révoltante nous ramène à des souvenirs amers, à l’entrée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) en 1997, un moment que nous aurions dû garder à l’esprit. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi une partie de notre peuple semble-t-elle célébrer ceux qui ont toujours apporté destruction et désolation et qui vont sans doute rééditer l’exploit ?
Ce phénomène est le résultat d’une guerre psychologique insidieuse que nous subissons, orchestrée par des acteurs extérieurs qui utilisent la manipulation et la désinformation pour diviser et conquérir. Nous avons failli à notre mission collective d’éducation et de sensibilisation, laissant une partie de notre population vulnérable aux discours séduisants des envahisseurs.
C’est ici le lieu de saluer le travail de Patrick Muyaya qui a innové avec une communication de guerre qui n’a jamais existé en RDC. La situation à Goma est alarmante. Le contrôle de la ville serait partagé entre les FARDC et la coalition rwandaise. Alors que l’armée congolaise veille sur l’aéroport et la station provinciale de la RTNC, elle se retrouve face à un dilemme déchirant.
Dans un effort désespéré d’éviter un bain de sang, les FARDC ont choisi de conserver l’aéroport, symbole d’une souveraineté menacée, tout en protégeant la population. Mais à quel prix. La majorité des autorités politico-militaires se serait dirigée vers Bukavu. Ce qui est perçu par certains observateurs comme un abandon de la population face à son sort. Ce vide de leadership est dévastateur.
Les habitants de Goma se retrouvent piégés dans un jeu d’échecs géopolitique où leurs vies sont les pions sacrifiés. La peur, l’incertitude et la trahison s’entremêlent, créant un climat d’angoisse insupportable. Les enfants, les mères, les pères, tous vivent dans l’attente d’une catastrophe imminente. Les rwandais instaureraient un couvre-feu pour réaliser des assassinats ciblés.
Déjà, ils pillent les boutiques à Birere. Ce que nous observons aujourd’hui à Goma n’est pas seulement une crise militaire, mais un appel à la réflexion profonde sur notre identité et notre résilience collective. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés, spectateurs de notre propre déshumanisation. Il est impératif de rétablir les choses dans le bon ordre. Les Rwandais sont des envahisseurs étrangers.
Il faut renforcer notre solidarité et rappeler à chacun les leçons du passé. L’histoire a ses yeux rivés sur nous. Ne laissons pas Goma devenir un symbole de notre échec collectif. Mobilisons-nous pour protéger notre terre, pour défendre notre dignité et pour restaurer notre fierté. Il est temps que les étudiants congolais agissent. C’est le moment pour les confessions religieuses de sensibiliser la population.
L’avenir de Goma, et par extension celui de la RDC, dépend de notre capacité à nous unir dans l’adversité et à résister à l’envahisseur, qu’il soit militaire ou psychologique. Il est temps de se lever, de crier haut et fort que Goma, notre Goma, mérite mieux. Nous ne sommes pas seuls. Ensemble, nous pouvons écrire un nouveau chapitre, un chapitre de résilience, d’unité et de victoire sur l’oppression.
TEDDY MFITU