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Jean-Marc Kabund découvre enfin l’existence administrative de son parti : “L’État nous ignorait, maintenant il nous tolère”

Kinshasa : Après trois années d’errance bureaucratique et de militance version fantôme, l’Alliance pour le Changement (A.Ch.), formation politique de Jean-Marc Kabund, a enfin reçu son arrêté d’enregistrement. L’information a été révélée jeudi, lors d’un événement au siège du parti, où militants et curieux sont venus célébrer l’exploit : avoir existé dans un pays qui faisait semblant de ne pas le voir.

C’est avec une émotion calculée que Kabund a déclaré : « À ce jour, j’ai la joie de vous annoncer que notre parti vient de bénéficier d’un arrêté d’enregistrement signé il y a seulement dix jours. » Une victoire administrative comparable, selon ses partisans, à la traversée du désert, mais sans eau, sans boussole, et surtout sans récépissé.

Pendant ces trois années d’existence clandestino-officielle, l’A.Ch. a survécu à tout : silence institutionnel, arrestations de cadres, perquisitions, et même l’incarcération de son président. Kabund, lui, voit dans cette reconnaissance tardive une preuve de la peur qu’il inspire : “Ils ont tout fait pour nous tuer politiquement. Ils ont juste oublié qu’un acte de décès nécessite d’abord un acte de naissance.”

Avec ce précieux document en poche, l’Alliance pour le Changement entre donc officiellement dans la jungle politique congolaise, armée de discours sur la justice sociale, la gauche, l’État de droit, et probablement une bonne dose de procès en appel. La suite ? Une plateforme politique, des syndicats, un peu d’égalité, beaucoup de meetings et qui sait, peut-être un jour, un bulletin de vote qui comptera.

La rédaction

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