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JUSTICE : Corneille Nangaa condamné à mort pour « crimes de guerre »

La cour militaire de Kinshasa a récemment condamné Corneille Nangaa et ses camarades du M23 à la peine de mort pour « crimes de guerre », le tout sans même que ces protagonistes ne daignent se présenter à la première du spectacle.

Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale, et actuellement chef de l’Alliance Fleuve Congo, a été jugé pour avoir, tenez-vous bien, « entretenu des liens avec une puissance étrangère, le Rwanda ».

Le procureur, tel un magicien des temps modernes, a requis la peine de mort en un tour de main. « Abracadabra ! » et voilà que la sentence tombe, sous les yeux ébahis des quelques spectateurs présents. La justice militaire a même ordonné l’arrestation immédiate de Nangaa, comme si l’on s’attendait à ce qu’il surgisse soudainement de derrière un rideau, avec un « Surprise ! Je suis ici pour le spectacle ! ».

Notons également que certains des condamnés ont été reconnus coupables d’enrôlement d’enfants mineurs et d’homicide volontaire. Des accusations dignes d’un film d’action, mais avec un budget de production à faire pâlir les plus grands studios d’Hollywood. Et pendant ce temps, les prévenus, qui avaient l’air de se prendre pour des héros de la résistance, se retrouvent avec des peines de mort.

Un clin d’œil particulier à Éric Nkuba, le conseiller politique de Nangaa, qui a été arrêté après avoir été aperçu avec lui lors de la fondation de l’AFC. On imagine la scène : il a probablement dû se dire que son rôle était de faire un discours inspirant sur la démocratie tout en étant en fuite comme un personnage de série B. Sa petite escapade en Tanzanie avant d’être arrêté en dit long sur la planification stratégique de cette plateforme politico-militaire.

Alors, que retenir de ce procès digne d’un vaudeville ? Peut-être que la justice à Kinshasa est aussi prévisible qu’une série télévisée où les méchants se font toujours prendre, mais où les héros ont une fâcheuse tendance à disparaître au bon moment. Les condamnés, en attendant, peuvent se consoler en se disant qu’ils sont désormais des vedettes de la première page des journaux, même si ce n’est pas le genre de célébrité qu’ils espéraient.

Rendez-vous au prochain épisode de la Justice à Kinshasa, où les rebondissements sont garantis.

La rédaction/lecorbeau.net

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