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JUSTICE : “Exécution ou Extinction ? Quand Amnesty International Prend la Parole en RDC”

Ah, la République Démocratique du Congo ! Ce pays où les tensions politiques rivalisent avec les rêves d’abolition de la peine de mort. Aujourd’hui, l’actualité a fait place à une nouvelle demande d’Amnesty International : prier le Président Félix Tshisekedi de ranger soigneusement son projet de faire exécuter quelques malheureux condamnés à mort. Une requête des plus simples, n’est-ce pas ? Après tout, qui ne voudrait pas transformer les prisons congolaises en centres de méditation pour kulunas repenti(e)s ?

Alors que certaines voix s’élèvent pour dire que les kulunas – ces fameux gangs de rue qui, rappelons-le, n’ont besoin que d’une petite tape sur les doigts pour devenir des citoyens exemplaires – terrorisent les villes, l’appel d’Amnesty tombe comme une pluie dans le désert. Est-ce vraiment le moment d’abandonner un outil aussi utile que la peine de mort, alors qu’une population exaspérée réclame plus de sécurité que de compassion pour les criminels ? Mais non, nous dit l’ONG. La vraie solution, c’est de leur donner une chance de rédemption… du moins jusqu’à la prochaine évasion spectaculaire de prison, ou le retour triomphal des récidivistes.

Et que dire du Parlement congolais, appelé par Amnesty à instaurer un moratoire sur les exécutions ? Les Sénateurs et Députés, eux, doivent se frotter les mains. Entre deux débats houleux sur les quotas de consommation de pain et les propositions de renommer chaque avenue du pays en l’honneur de tel ou tel héros, ils devront maintenant réfléchir à cet autre casse-tête : comment faire plaisir aux défenseurs des droits de l’homme tout en évitant de se mettre à dos une population qui en a assez de vivre dans la peur ?

Bien sûr, ce dilemme moral se complique davantage quand on sait que beaucoup, dans la rue, ne verseraient pas une larme si certaines sanctions exemplaires étaient appliquées. D’un autre côté, il est aussi bon de se rappeler que les droits humains sont universels… même pour les kulunas, dont la dernière victime gît probablement encore dans un fossé quelque part. Tout un art de jongler entre la justice et la clémence.

Finalement, la question reste entière : exécuter ou ne pas exécuter ? Comme dirait Shakespeare, “that is the question”. Félix Tshisekedi, lui, doit probablement se gratter la tête, entre l’idée d’apaiser Amnesty International et celle de répondre aux appels de la population congolaise qui, elle, pourrait bien avoir une vision un peu plus pragmatique de la justice. Quoi qu’il en soit, ce moratoire pourrait marquer le début d’une nouvelle ère… ou juste un autre sujet de discorde entre le peuple et ses élites.

La rédaction

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