POLITIQUE : Kabila et Katumbi, défenseurs de la démocratie et champions du peuple : un nouvel appel à la résistance
Dans un retournement aussi surprenant qu’amusant, l’ancien président Joseph Kabila et l’incontournable Moïse Katumbi se dressent aujourd’hui comme les nouveaux porte-étendards de la démocratie et de la lutte contre la dictature en République Démocratique du Congo (RDC). Une posture pour le moins ironique, considérant leurs parcours respectifs. Mais cette fois, il ne s’agit pas d’une simple promesse politique. Non, c’est un engagement solennel à œuvrer sans relâche pour une alternative crédible face à un gouvernement qu’ils accusent de mauvaise gouvernance et de pillage des ressources nationales. Oui, vous avez bien entendu : les deux hommes, longtemps au centre du pouvoir, veulent maintenant lutter contre ce qu’ils auraient eux-mêmes contribué à instaurer.
Kabila, celui-là même qui a passé des années au pouvoir, s’exprime désormais contre la répression des libertés en RDC. Et qui d’autre pour rejoindre cette croisade que Katumbi, qui n’a jamais manqué une occasion de dénoncer l’autoritarisme… jusqu’au jour où il fut touché par la grâce démocratique après une longue carrière politique dans les cercles de pouvoir? Aujourd’hui, les deux compères dénoncent “les arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes, d’opposants” et de citoyens simplement pour leurs opinions. La satire n’échappe à personne quand on se rappelle que les “journalistes et activistes” qu’ils défendent désormais étaient déjà en difficulté durant leurs années au sommet.
Leur appel à “toutes les forces politiques et sociales” de la RDC pour unir leurs efforts laisse imaginer un pays où l’unité est soudainement possible, malgré des décennies de divisions fomentées par les jeux de pouvoir. Il est touchant de les voir défendre aujourd’hui “le bien-être du peuple”, là où ils ont tous deux brillé par une gestion, disons, plutôt sélective des ressources nationales. Il est également fascinant de les voir dénoncer la destruction des infrastructures dans un pays qu’ils ont tous deux gouverné d’une manière ou d’une autre pendant des décennies.
Est-ce une stratégie brillante de communication? Un coup de maître dans l’art du cynisme politique? Ou bien est-ce un réel éveil tardif à la souffrance du peuple? Les cyniques y verront une tentative opportuniste de capitaliser sur la vague de mécontentement populaire face à la pauvreté, la mauvaise gouvernance et les abus de pouvoir. Les optimistes, eux, espéreront peut-être que cette nouvelle alliance puisse enfin générer une véritable transformation en RDC. Mais qui sait, peut-être que Kabila et Katumbi deviendront les héros que le Congo n’attendait plus.
Alors que la situation en RDC continue de se détériorer, le peuple congolais, qui a longtemps vu ses rêves d’un avenir meilleur anéantis par des années de promesses non tenues, observe maintenant avec un sourire en coin ces nouveaux “sauveurs” promettre un changement radical. Il est certain qu’ils n’auront de cesse de nous surprendre.
Rédaction