Kinshasa : 72 heures pour sauver la ville, ou presque
Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, semble avoir enfilé son costume de super-héros, lançant un ultimatum aux bourgmestres de la capitale : 72 heures, pas une minute de plus, pour transformer la ville en un paradis de propreté, de sécurité et de silence. Oui, vous avez bien lu. Dès le lundi 7 octobre, les bourgmestres doivent se débrouiller pour concocter un plan d’action digne de ce nom. Et attention, pas question de procrastiner, cette fois-ci le gouverneur ne rigole pas.

Au menu des festivités, la gestion des déchets, un problème que personne n’a jamais remarqué dans Kinshasa, bien sûr. Daniel Bumba propose de créer des décharges intermédiaires. Parce que, manifestement, ce qui manquait à la capitale, ce n’était pas une meilleure gestion, mais juste quelques décharges supplémentaires ! Voilà donc la solution miracle : 3 décharges pour Lingwala, Barumbu et Ngiri-Ngiri (c’est petit, donc pas trop), 5 pour Gombe et ses copains, et 10 pour les grandes communes. Et si tout se passe bien, adieu les montagnes d’ordures dans les rues… ou presque.
Côté sécurité, le gouverneur nous promet un renforcement des patrouilles de police, des commissariats flambant neufs et, bien sûr, un réseau de renseignement à faire pâlir d’envie James Bond. Autant dire que les Kinois peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Quant aux nuisances sonores, bars, églises et fêtes privées devront faire attention : plus de sono à fond à 3h du matin. Désormais, Kinshasa va devenir une ville où le silence règne… Enfin, on verra.
Et, bien entendu, Bumba a insisté sur la libération des espaces publics. Parce que ces emprises illégalement occupées sont évidemment la raison pour laquelle la ville ne se développe pas. C’est promis, d’ici 72 heures, on libère tout !
Mais pas de panique, les bourgmestres ne seront pas seuls dans cette mission impossible. Le gouverneur a prévu un « accompagnement financier conséquent ». Avec cet argent, chaque commune pourra, peut-être, faire des miracles.
En somme, Daniel Bumba rêve d’une Kinshasa propre, sécurisée et silencieuse. La réalité ? Disons que si tout cela se réalise en 72 heures, il mérite définitivement une statue en plein centre-ville.
RL/la rédaction