Kinshasa : Plus de manifestations, mais des prières collectives autorisées (en chuchotant)
Kinshasa, 29 janvier – Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Daniel Bumba, vient de poser un geste : interdire toutes les manifestations publiques. Oui, toutes ! Même si vous comptiez juste crier « Tika biso to lela ! » sur votre balcon, sachez que cela pourrait être interprété comme une forme avancée de rébellion.

Cette interdiction, prise avec la fermeté d’un chef de guerre médiéval, intervient après que la population kinoise a exprimé son ras-le-bol dans les rues, avec un enthousiasme légèrement destructeur. Bilan ? Des bâtiments attaqués, des ambassades malmenées et quelques devantures de magasins qui ont fini en pièces détachées. Le gouverneur, soucieux de l’ordre public (et peut-être de la solidité des vitrines de Gombe), a donc pris la décision historique de bannir toute forme de manifestation.
Certaines voix (anonymes, évidemment, car elles tiennent à leur intégrité physique) s’interrogent sur la portée réelle de cette interdiction. « Ça veut dire qu’on ne peut plus faire des attroupements, mais comment va-t-on alors organiser nos embouteillages quotidiens ? » s’inquiète un chauffeur de transport en commun.
D’un côté, les inconditionnels du gouverneur applaudissent cette décision courageuse. « Enfin un dirigeant qui pense à la tranquillité de nos rues ! » s’exclame un partisan enthousiaste, avant de préciser qu’il vit à Brazzaville.
De l’autre, certains Kinois se demandent si cette interdiction ne risque pas d’être aussi respectée que les feux rouges dans la ville. « S’ils pensent qu’une interdiction va calmer la population, c’est qu’ils n’ont jamais vu un Kinois privé de courant un samedi soir », glisse un observateur avisé.
Pour l’instant, la question reste ouverte : le peuple va-t-il s’adapter à ces nouvelles restrictions ou va-t-il trouver des moyens encore plus inventifs de contourner l’interdiction ? Une chose est sûre, l’avenir de la contestation kinoise risque d’être aussi mouvementé que les routes de Matonge un jour de pluie.
Affaire à suivre… discrètement.
La rédaction