Ce mercredi 11 Septembre, à la Cité de l’Union africaine, un événement d’une importance capitale a eu lieu : le Chef de l’État de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a eu une conversation sérieuse avec Christian Bosembe, Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Le sujet ? La salubrité médiatique. Oui, vous avez bien lu : salubrité, un mot qui évoque plus souvent nos soirées de nettoyage de printemps que les débats enflammés sur les réseaux sociaux.
M. Bosembe n’a pas mâché ses mots. Selon lui, « la popularisation des réseaux sociaux participe de manière inquiétante à la dépravation des mœurs et à l’acculturation des Congolais. » En d’autres termes, il semblerait que les mèmes sur les chats et les vidéos de danse TikTok ne soient pas les meilleurs représentants de la culture congolaise.
Face à cette situation alarmante, M. Bosembe a présenté un plan de régulation des médias, traditionnel et social, au Président. Un plan qui promet de rendre l’environnement médiatique congolais aussi propre qu’un plateau télévisé. On imagine déjà le Président s’exclamant : « Enfin, un plan pour mettre de l’ordre dans ce bazar médiatique ! »
Les pistes de solution évoquées doivent être aussi diversifiées qu’un buffet à volonté. Peut-être une taxe sur les mèmes jugés « non conformes » ? Ou encore un permis de diffusion pour les vidéos de danse ? Qui sait, peut-être que des « inspecteurs de la salubrité médiatique » seront bientôt en service pour s’assurer que chacun respecte les normes de bonne conduite en ligne.
Peut-être que, sous l’œil vigilant de M. Bosembe, nous verrons fleurir des campagnes de sensibilisation sur la « consommation responsable » des réseaux sociaux. Des affiches avec des slogans comme : « Ne laissez pas un mème ruiner votre culture ! » ou « Pensez avant de liker ! » pourraient bientôt orner les murs des bureaux de la CSAC.
Et pourquoi pas un prix pour le meilleur contenu « salubre » sur les réseaux sociaux ? Le “Grand Prix de la Salubrité Médiatique”, où les gagnants seraient célébrés avec des certificats et des trophées en forme de brosse à toilettes ?
Alors, que penseront les Congolais de cette initiative ? Vont-ils applaudir cette tentative de rétablir l’ordre dans le chaos numérique, ou la considéreront-ils comme une nouvelle manière de contrôler leur liberté d’expression ? Une chose est sûre, les réseaux sociaux continueront à grouiller d’activités, entre les vidéos de danse et les commentaires acerbes.
En attendant, le Chef de l’État et M. Bosembe poursuivent leur quête pour une salubrité médiatique, laissant les Congolais se demander si la prochaine étape sera une campagne de nettoyage de printemps… numérique.
L.R/lecorbeau.net
