Le Rwanda boudé à la CEEAC : quand Kinshasa tacle, Malabo prolonge et Kigali s’envole
C’est officiel : le Rwanda a quitté la table de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) en claquant la porte et la poignée, furieux que sa présidence tournante ait été “différée à un autre moment”. Lors du sommet du 7 juin à Malabo, sept chefs d’État (sur onze) ont préféré reconduire l’inamovible président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, pour un an supplémentaire. La raison ? Des tensions “non résolues” entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, que tout le monde feint de découvrir comme une rumeur TikTok. Résultat : Kigali crie à la manipulation et accuse Kinshasa d’avoir transformé la CEEAC en syndicat de règlements de comptes.

À défaut de diriger l’Afrique centrale, le Rwanda pourra toujours observer de loin pendant que le continent s’enfonce joyeusement dans ses contradictions. Pendant ce temps, au Kenya, la guerre contre la pornographie se mène avec plus de zèle que celle contre la corruption. La loi y punit sévèrement les producteurs de contenu osé, mais X, TikTok et Telegram débordent de créateurs qui vendent leur image pixelisée au prix de la data. Sous les discours de vertu, c’est toute une génération qui tente de survivre à coups de selfies suggestifs et de hashtags monétisables.
Plus à l’ouest, au Mali, ce n’est ni l’érotisme ni la diplomatie qui préoccupent : c’est la survie pure. L’armée malienne a vidé le camp militaire de Boulkessi après de nouvelles attaques jihadistes, laissant un avant-poste de plus aux mains de l’insécurité. Les autorités expliquent que le repli est stratégique, mais le terrain lui, ne ment pas : c’est la carte du pays qui se réduit, à mesure que les soldats deviennent nomades. Pendant que la CEDEAO se réunit, l’AES se braque, et les civils prient, les terroristes eux, avancent.
Conclusion ? L’Afrique version 2025 continue de se jouer comme une tragédie à entrées multiples. Entre les présidences tournantes qui ne tournent plus, les réseaux sociaux qui déshabillent la morale et les armées qui désertent, le continent donne l’impression d’un immense théâtre sans metteur en scène. Le Rwanda, vexé, part en claquant la porte. La RDC jubile. Et Teodoro Obiang, imperturbable, signe un an de plus à la tête d’une CEEAC qui ressemble de plus en plus à un club de gentlemen fâchés.
La rédaction