Actualités

LES ÉTATS GÉNÉRAUX : LA NOUVELLE MODE POLITIQUE EN RDC, OU COMMENT GASPILLER L’ARGENT PUBLIC AVEC PANACHE

Les États Généraux ! Ce terme, devenu aussi à la mode que le dernier cri en matière de mode, semble avoir envahi le paysage politique congolais tel un virus contagieux. Depuis la médiatisation des États Généraux de la Justice, il semble que chaque autorité se soit découvert une vocation cachée d’organisateur de cet événement devenu le Saint Graal des politiciens en quête de visibilité. 

Qui aurait cru qu’en décembre, le mois des fêtes, serait aussi celui des états généraux à gogo ? Prenons le ministre de l’industrie, Julien Paluku, par exemple. Qu’est-ce qui l’a poussé à se lancer dans cette aventure ? Peut-être la promesse d’un peu de lumière sous les projecteurs ? Ou encore l’illusion qu’il pourrait résoudre les problèmes de son secteur en organisant une grande palabre ? 

Les questions demeurent, tandis que les Congolais continuent de se débattre dans un océan de difficultés. Et que dire de l’Inspection Générale des Finances (IGF) dirigée par Jules Alingete ? Lui aussi a décidé de s’inviter à la fête avec ses propres États Généraux le 9 décembre 2024 à l’hôtel Pullman. À croire qu’il y a un concours secret pour celui qui réussira à organiser le plus d’événements futiles. 

Avant cela, Eve Bazaïba, Ministre d’État en charge de l’environnement et du développement durable a eu droit à ses états généraux des forêts. Pendant ce temps, les véritables préoccupations du peuple sont reléguées au second plan, comme de vieilles chaussettes dans un tiroir. L’UDPS, le parti au pouvoir avec son Secrétaire Général Augustin Kabuya, n’est pas en reste. 

Dans cette danse macabre des États Généraux, chaque parti tente de tirer son épingle du jeu, faisant fi des véritables enjeux qui affectent quotidiennement la vie des Congolais. Qui a besoin de solutions concrètes quand on peut simplement organiser une réunion pompeuse pour faire semblant de s’intéresser aux problèmes d’un pays en crise ?

La réalité, c’est que ces initiatives ne sont rien d’autre qu’un spectacle théâtral, où les acteurs principaux ne cherchent qu’à briller sur la scène politique, tout en gaspillant les deniers publics. Les priorités du peuple congolais, comme la santé, l’éducation, les infrastructures ou l’emploi, sont laissées de côté, comme si elles n’étaient que de simples accessoires dans cette pièce tragique.

Ces États Généraux ne sont qu’un mirage, une illusion d’action qui masque un vide abyssal. La politique, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui en RDC, semble plus préoccupée par l’image que par l’action. Et c’est cela le véritable drame : un gouvernement qui ne s’occupe pas des sujets de fond pour transformer la vie des gens, mais qui préfère s’adonner à un festival de discours creux et d’événements stériles. 

Quand la mode remplace la substance, il est temps de se demander si nos dirigeants sont vraiment à la hauteur des défis qui se présentent à eux. L’incompétence règne dans certaines institutions qui accompagnent l’action publique en RDC. Et avec le temps, elle produit très naturellement l’indifférence. C’est cela le véritable danger. Que nous soyons obligés de choisir entre la bêtise ou le mépris.

TEDDY MFITU

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page