Analyse

L’ILLUSION D’UNE ABSENCE DE RÉFLEXION EN RDC : PAUVRETÉ D’ESPRIT ET DÉNI COLLECTIF FACE AUX ENJEUX MONDIAUX

Dans un monde en proie à des bouleversements géopolitiques majeurs, la pauvreté de la réflexion collective est à la fois désolante et écœurante. Tandis que les événements s’accélèrent sur la scène internationale – le retour de Donald Trump, l’intransigeance de Vladimir Poutine, la montée en puissance de la Chine, l’effondrement de l’industrie allemande et l’instabilité politique en France.

Il est presque comique de constater que l’irresponsabilité de l’élite politique congolaise qui semble figée dans un débat politique anachronique, déconnecté des véritables enjeux qui devraient nous préoccuper. La réalité est que nous vivons un moment critique de l’histoire, où l’intelligence artificielle est en train de redéfinir les nouveaux rapports de force mondiale. 

Pourtant, au lieu de nous engager dans une réflexion profonde sur notre position dans cette transformation planétaire inédite, nous nous perdons dans des querelles internes, des discussions stériles et des jeux de pouvoir qui n’ont aucune incidence sur notre avenir à la fois immédiat lié à l’occupation étrangère et lointain par l’élection présidentielle de 2028. 

C’est une tragédie intellectuelle. Prenons l’exemple du retour de Donald Trump. L’homme, symbole d’un populisme débridé, pourrait bien raviver des tensions historiques et exacerber des rivalités déjà présentes. Pendant ce temps, la Russie de Poutine continue de jouer sa carte de l’intransigeance, défiant ouvertement la suprématie occidentale tout en provoquant une instabilité croissante. 

Et que dire de la Chine, qui, avec sa croissance fulgurante, se positionne comme un rival menaçant pour les États-Unis, redéfinissant ainsi l’équilibre des puissances. Ces dynamiques devraient nous inciter à une réflexion critique sur notre place dans le monde, mais au lieu de cela, nous restons englués dans nos préoccupations locales, comme si l’avenir de la RD Congo n’était pas lié à ces enjeux globaux.

L’effondrement de l’industrie allemande, avec des fermetures historiques chez Volkswagen depuis 87 ans, illustre non seulement une crise économique, mais aussi un reflet des bouleversements économiques que nous devons impérativement anticiper. Si les géants européens vacillent, que reste-t-il pour un pays comme le nôtre, déjà aux prises avec la guerre d’occupation et des défis structurels ? 

Et au lieu d’examiner ces réalités avec sérieux, nous nous accrochons à des débats qui n’ont aucun sens dans ce contexte, comme si ignorer la tempête nous permettrait d’y échapper. L’instabilité politique en France et les effets désastreux du Brexit ne font que s’ajouter à un tableau déjà préoccupant. Ces changements ne sont pas de simples échos lointains comme d’aucuns le pensent.

Ils ont des répercussions qui pourraient influencer si elles n’influencent déjà pas la RD Congo de manière directe. Ignorer ces vérités, c’est faire preuve d’une irresponsabilité qui frôle le déni. Nous risquons de nous retrouver piégés dans un isolement encore plus grand, alors que l’intelligence collective, qui devrait nous permettre de naviguer dans ces eaux troubles, est tout simplement absente.

Il est temps de sortir de cette torpeur intellectuelle et de se confronter à la réalité. La pauvreté de notre réflexion collective face aux véritables enjeux géopolitiques est non seulement désolante mais également dangereuse. Nous devons nous réapproprier notre destin, engager un dialogue sincère et nourri, et surtout, refuser de nous laisser enfermer dans des débats futiles. 

Le monde change, et nous devons être prêts à nous adapter, à réfléchir et à agir, plutôt que de nous complaire dans une illusion de sécurité qui risque de s’effondrer à tout moment. Le pouvoir donne l’illusion qu’on est important. Il y a toujours une petite voix qui nous dit que l’on est effectivement et que ce n’est pas grave quoi que l’on fasse. Et quand l’on perd cette importance, ce qui arrivera tôt ou tard. 

Ce qui est d’ailleurs déjà arrivé à beaucoup d’autres. C’est là que l’on réalise que ce n’est pas soi-même qui est important mais la vie. C’est l’existence collective qui devient importante. L’on redécouvre la vanité et la nature humaine. Et cette sensation d’importance d’antan se transforme en vacuité puisque l’on se rend compte que l’on est seul et la solitude est immense. 

TEDDY MFITU

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