ActualitésJustice

Matata Ponyo : Travaux forcés, fortune envolée… et une justice qui retrouve (enfin) son compas moral

Kinshasa – Le 20 mai 2025 restera une date mémorable dans les annales de la politique congolaise : l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo a été condamné à 10 ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics. L’État congolais, jusque-là spectateur patient d’un feuilleton judiciaire à rallonge, a enfin sorti son marteau de juge pour frapper là où ça fait (très) mal : plus de 240 millions de dollars auraient disparu, et la justice ordonne désormais de récupérer l’addition… en confisquant les biens de l’homme à la cravate bordeaux.

Dans cette affaire aussi rocambolesque qu’un épisode de House of Cards en pagne, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Déogracias Mutombo, n’échappe pas au couperet. Lui aussi est reconnu coupable de détournement de fonds. Autre figure de ce trio peu glorieux, Christophe Krobler, le Sud-Africain impliqué dans cette grande opération de prestidigitation budgétaire, écope de 5 ans de travaux forcés, suivis d’une expulsion définitive. Apparemment, la RDC n’a plus l’intention d’importer ses magiciens de la finance.

Il faut dire que le procès Matata ressemblait depuis des mois à un théâtre d’ombres où l’innocence se déclarait tous les matins devant la presse, pendant que les preuves, elles, s’accumulaient dans les tiroirs poussiéreux du Parquet. Mais miracle ! En pleine saison des pluies institutionnelles, voilà que la justice se réveille avec une vigueur nouvelle. On confisque, on condamne, on expulse. Et tout cela, presque sans interruption de courant.

Reste à savoir si la confiscation annoncée dépassera le stade du communiqué de presse pour atteindre réellement villas, comptes en banque, et voitures de collection. Le peuple, lui, observe avec un mélange de satisfaction et d’amusement prudent : car au pays où certains se promènent avec des millions de dollars dans des sacs à main, on sait que la vraie peine, c’est rarement celle qui est lue à la RTNC… mais celle qui est réellement purgée.

La Rédaction satirique

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page