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MUSIQUE : Quand le VPM de l’intérieur fait le ménage dans les concerts !

Kinshasa, 28 juillet 2024 – Dans un élan d’efficacité bureaucratique, le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a convoqué une réunion de crise dimanche dernier, suite à la tragédie survenue lors du concert de Mike Kalambay. Neuf âmes perdues dans une mer de fans en délire, et voilà que la solution trouvée par nos autorités est d’ériger un mur entre les mélomanes et le bonheur musical : la suspension de toutes les manifestations non sportives au stade des Martyrs et au stade Tata Raphaël. Un coup dur pour les amateurs de musique, mais un soulagement évident pour ceux qui préfèrent les matches de foot aux concerts où l’on risque de manquer d’air.

Dans une démarche préventive qui ferait pâlir d’envie les plus grands stratèges militaires, la mesure a été mise en place pour « préserver les vies humaines ». Bien sûr, la vie est précieuse, mais qui aurait cru qu’un concert pouvait être aussi dangereux qu’un match de boxe ? Les autorités semblent avoir décidé que la musique, ce doux langage universel, n’est pas assez sûr pour être joué dans les stades congolais. Voilà un raisonnement qui fera frémir tous les mélomanes et les amoureux de la culture.

Les conséquences de cette décision sont immédiates et tragiques pour les fans : le très attendu festival international de Kinshasa (Festigola) de Ferré Gola, prévu du 2 au 4 août, ainsi que le concert de Fally Ipupa, programmé pour le 10 et 11 août, se voient annulés. Les artistes, quant à eux, doivent maintenant se contenter de faire des performances privées pour leurs amis. Quoi de mieux pour un artiste que de chanter devant une salle vide, n’est-ce pas ? Un vrai spectacle de purgatoire !

La réunion de crise a vu la participation de presque toutes les autorités de la République, de la justice à la santé, en passant par la culture et les affaires sociales. Étonnamment, l’armement des stades n’a pas été évoqué. Peut-être que des canons à eau auraient pu faire l’affaire pour éviter les débordements ? Mais non, restons sérieux !

En attendant, les autorités promettent de renforcer la réglementation pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Mais comment renforcer la réglementation ? Peut-être en interdisant les foules ? Ou en imposant des concerts en solo, un par un ? En tout cas, l’avenir de la musique à Kinshasa semble aussi incertain qu’un concert sans public.

En fin de compte, cette décision pourrait bien être le coup de grâce pour la scène musicale congolaise, mais au moins, les autorités peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Et pendant ce temps, Mike Kalambay, le « fauteur de trouble », se retrouve au centre d’une tempête bureaucratique, tandis que les mélomanes de Kinshasa se demandent quand ils pourront à nouveau vibrer au rythme des concerts.

Alors, chers amis, préparez-vous à une ère où le seul son que vous entendrez dans les stades sera celui des footballeurs courant après un ballon.

La rédaction / lecorbeau

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