ONATRA lance les travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire Kintambo-N’dolo : évacuez ou faites face à la loi
L’Office National des Transports (ONATRA) a fièrement annoncé, dans un communiqué publié le 24 décembre, le lancement imminent des travaux de réhabilitation de la ligne ferroviaire reliant la Gare de Kintambo à celle de N’dolo. Un projet ambitieux et stratégique pour améliorer le trafic urbain de Kinshasa… en théorie. Cependant, l’ONATRA semble avoir omis un léger détail dans cette grande initiative : les emprises ferroviaires sont devenues, au fil du temps, des quartiers improvisés, où des citoyens installés illégalement ont érigé ce qui ressemble à une ville parallèle.
Sous la direction ferme de son Directeur Général, Martin Lukusa Cibangu Panu, l’ONATRA a rappelé que toute résistance à l’évacuation serait tout simplement “accueillie” par des poursuites judiciaires. « Vous partez ou vous payez. Voilà l’option », pourrait-on résumer la diplomatie en vigueur. D’ailleurs, l’Office a rappelé, dans un style particulièrement charmant, que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur, histoire de montrer que l’époque des arrangements est bel et bien révolue.
Bien entendu, pour garantir la bonne exécution de ces travaux, ONATRA s’est entourée des meilleures précautions : les autorités civiles, militaires et la Police Nationale sont prêtes à prêter main-forte. Oui, rien que ça ! Parce qu’on ne plaisante pas avec la libération des rails.
L’initiative de réhabilitation est, sans surprise, saluée pour son ambition de rendre Kinshasa plus fluide. Mais soyons réalistes : demander à des habitants de dégager en plein mois de décembre, dans une ville déjà saturée d’habitants, ne manquera pas de susciter quelques… disons, résistances. Après tout, ces occupants illégaux n’ont pas vraiment reçu de préavis les invitant à investir ailleurs.
Les kinois peuvent donc se préparer à assister à une autre grande saga urbaine. Si les ambitions de l’ONATRA sont bel et bien louables, nul doute que la transformation de la ligne ferroviaire Kintambo-N’dolo ressemblera à une partie d’échecs, où chaque coup devra être stratégique. Réussir à allier le développement des infrastructures avec la gestion des habitants sera tout un art.
La Rédaction