« Pour des raisons de convenance personnelle, j’ai pris la lourde décision de déposer ma démission. Au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, je réitère ici ma loyauté déterminée. Je lui suis infiniment reconnaissante pour les responsabilités d’Etat me confiées. À la Première Ministre Judith Suminwa, ma gratitude pour le choix posé sur ma modeste personne », a déclaré, ce mardi 18 juin, la ministre Stéphanie Mbombo, dans sa lettre de démission.
Ah, la politique congolaise, ce grand théâtre où les acteurs rivalisent de talent pour des performances mémorables. Aujourd’hui, la vedette n’est autre que Stéphanie Mbombo Muamba, ministre déléguée près le ministère de l’Environnement durable en charge de l’économie du climat, qui a décidé de tirer sa révérence, non pas à la fin du premier acte, mais à peine après l’ouverture du rideau.
La nouvelle est tombée comme un couperet tard dans la nuit du mardi dernier. La ministre, passionnée par le monde que recèle la Nouvelle Économie du Climat, a annoncé son départ précipité via son compte X, anciennement Twitter. Peut-être la plateforme lui semblait-elle un meilleur terrain pour exprimer sa dramaturgie que les arcanes du pouvoir?
« Je serai toujours prompte à mettre mon expertise politique, diplomatique et technique, au profit de mon pays que j’aime tant », a-t-elle ajouté, nous faisant presque croire que son départ n’est qu’un petit intermède avant un retour triomphal sous les feux de la rampe.
Le premier conseil des ministres venait à peine de se tenir le week-end dernier. Mais apparemment, quelques jours dans les coulisses du gouvernement ont suffi à Stéphanie pour décider que le show pouvait continuer sans elle. La Première ministre Judith Suminwa, surprise en pleine répétition de sa nouvelle pièce politique, a dû improviser un communiqué via son directeur de cabinet pour informer l’opinion publique.
« Le cabinet de son excellence madame la Première ministre, cheffe du gouvernement, porte à la connaissance de l’opinion nationale, que par sa lettre sans référence parvenue ce 18 juin 2024, madame Stéphanie Mbombo Muamba, Ministre Déléguée près le Ministre de l’Environnement et développement durable en charge de l’économie du climat, a déposé sa démission du gouvernement, pour convenance personnelle. »
Et là, nous avons tous été conviés à une double performance de nos politiques : l’acte solennel du « je démissionne » et celui, tout aussi solennel, du « nous avons pris acte de sa démission ». Ah, quelle maîtrise du script!
Le Président de la République, informé en primeur, a accepté la démission, soulignant au passage que Mme Mbombo est désormais déchargée de ses fonctions et ne peut plus engager le gouvernement. Un petit rappel administratif qui, sous des airs de banalité bureaucratique, ressemble fort à un clin d’œil théâtral, assurant que l’héroïne ne pourra plus faire des vagues sur scène.
Il sied de noter que la démission de Stéphanie Mbombo intervient une semaine après l’investiture du gouvernement par l’Assemblée nationale. Une sortie aussi rapide qu’une mauvaise blague lors d’un stand-up, laissant les spectateurs – nous, citoyens – se demander si tout cela était prévu ou s’il s’agit simplement d’un nouveau rebondissement dans la grande saga politique congolaise.
Stéphanie, où que vous soyez, sachez que votre départ précipité restera dans les annales comme un exemple de « convenance personnelle » magistralement interprétée. Que cette œuvre commune, nommée République Démocratique du Congo, continue de nous passionner et de nous défier, tout en espérant que le prochain acte soit moins déroutant et plus stable. À vos places, citoyens, le spectacle continue!
La rédaction/lecorbeau.net
