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RELIGION : La 17ème Communauté Évangélique du Christ de l’Ubangi (CECU) : Un enseignement « protestant » à l’école primaire en RDC !

Dans une déclaration qui a fait couler beaucoup d’encre, le révérend pasteur Simon Kanako, vice-président de la 17ème Communauté Évangélique du Christ de l’Ubangi (CECU), a annoncé que seuls les enseignants protestants seraient autorisés à travailler dans les écoles primaires de la communauté sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo. Cette décision, révélée lors d’une interview accordée à la presse locale le dimanche 25 août 2024, soulève des questions quant à la pluralité et à la diversité dans le système éducatif congolais.

« À l’école primaire, nous voulons que tous nos enseignants soient des protestants. Nous avons une convention avec l’État. Nous ne pouvons pas contredire le ministre. Si le ministre dit que tout enseignant peut travailler à l’école primaire, alors là, il faut qu’on change cette convention. Au niveau primaire, il faut que les enseignants soient des protestants pour bien enseigner le cours de la religion », a déclaré le révérend Kanako avec une conviction qui ferait rougir d’envie n’importe quel évangéliste en période de prêche.

On pourrait se demander si cette mesure n’est pas une occasion rêvée pour les enseignants d’autres confessions religieuses de se reconvertir à la foi protestante, ou encore si des écoles de « protestantisme accéléré » ne vont pas voir le jour pour former des enseignants qualifiés en un temps record.

Cette initiative soulève également des interrogations sur la nature même de l’éducation. Doit-on enseigner la mathématique avec une pincée de foi ? Les élèves devront-ils passer un examen d’aptitude religieuse avant de pouvoir comprendre les fractions ? Les cours d’éducation civique seront-ils remplacés par des leçons de catéchisme ?

Il est indéniable que l’éducation religieuse a sa place dans le curriculum, mais l’exclusion systématique d’enseignants non protestants pourrait créer un vide éducatif, où la diversité des idées et des approches pédagogiques serait sacrifiée sur l’autel de l’homogénéité religieuse. En effet, la richesse d’un enseignement vient souvent de la diversité des perspectives qu’il propose.

Enfin, ce choix met en lumière la question plus large de la séparation entre l’Église et l’État en République démocratique du Congo. La convention actuelle entre la CECU et l’État pourrait-elle être un précédent pour d’autres groupes religieux ? Sommes-nous sur le point d’assister à la création d’écoles catholiques, musulmanes ou autres, toutes revendiquant une exclusivité dans leur corps enseignant ?

Une chose est sûre : alors que la 17ème Communauté Évangélique du Christ de l’Ubangi prend les rênes de son système éducatif, les autres confessions religieuses, ainsi que les enseignants non protestants, resteront attentifs, prêts à répondre à cette nouvelle ère d’enseignement « conforme ». Qui sait, peut-être qu’une nouvelle forme d’éducation inspirée par la foi pourrait émerger.

RL/lecorbeau.net

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