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SÉCURITÉ : Crise sécuritaire à l’Est : les leaders religieux intensifient leurs efforts pour une paix durable en RDC

La crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) continue d’attirer l’attention, y compris celle des plus hauts responsables religieux du pays. Lundi soir, le cardinal Fridolin Ambongo, à la tête d’une impressionnante délégation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ÉCC), s’est déplacé à la Cité de l’UA pour rencontrer le président Félix Tshisekedi. Oui, encore une rencontre pour discuter de l’éternel problème à l’Est. Les tables sont toujours aussi rondes, mais l’insécurité, elle, ne se laisse pas aplatir.

À l’issue de cette réunion — qui ne sera sûrement pas la dernière —, le cardinal, visiblement troublé, a partagé son incompréhension profonde quant aux décennies de souffrance des populations de l’Est du pays. « Nous, en tant que pasteurs, sommes perturbés par cette situation. Trois décennies, dites-vous ? Quelqu’un pourrait peut-être enfin nous expliquer ce que ces gens de l’Est ont fait pour mériter ça ? Car nous, en trois décennies, on n’a toujours pas compris », a déclaré Ambongo avec la candeur d’un homme qui découvre l’évidence pour la première fois.

Les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, et Ituri, bastions d’une insécurité sans fin, continuent de vivre sous la menace des groupes armés. Les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda — si l’on en croit les autorités congolaises — font office de figure emblématique du chaos. Mais rassurez-vous, les consultations se poursuivent, les réunions se multiplient, et les mots se gonflent de bonnes intentions.

Face à cette tragédie humaine, la délégation religieuse n’est pas venue les bras croisés. « Nous, pasteurs, avons décidé d’agir », a affirmé le cardinal, en mettant en avant leur détermination à “jouer un rôle actif” dans la quête de la paix. Ah, mais bien sûr ! Car qui mieux que les pasteurs pour venir à bout d’une crise que même les militaires, les diplomates et les économistes peinent à résoudre depuis des années ? Ils promettent d’aller voir “les uns et les autres” pour chercher des solutions. Lesquelles ? Mystère, mais l’important, c’est d’essayer.

Le cardinal a poursuivi en exprimant la solidarité de son groupe envers les habitants de Goma, Bukavu, Beni et Butembo. Parce que, bien entendu, après trois décennies de violences, ce dont ils avaient vraiment besoin, c’était une nouvelle déclaration de compassion. Mais rassurons-nous : cette rencontre fait partie d’une “série” de consultations pour aboutir à une solution pacifique et durable. Peut-être que cette fois-ci sera la bonne. Ou pas.

Les religieux, dans un élan d’espoir — ou de désespoir, qui sait ? — espèrent que leurs appels encourageront “des actions concrètes”. Des actions qu’ils attendent avec la même patience que les populations locales qui, elles, n’ont que trop longtemps entendu ce genre de discours. Mais ne perdons pas espoir, car dans le grand théâtre politique et religieux de la RDC, la prochaine réunion ne saurait tarder. Après tout, il ne s’agit que de trois décennies de souffrance. On a tout le temps du monde, non ?

La rédaction

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