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Sommet de l’Union africaine : La RDC brise le protocole et le silence

Addis-Abeba, 17 février 2025 – Photo de famille ? Très peu pour la Première ministre congolaise ! Invitée à poser aux côtés de dirigeants africains, dont l’omniprésent Paul Kagame, Judith Suminwa a poliment décliné l’offre. “Hors de question de s’afficher aux côtés de l’agresseur”, a-t-on soufflé dans son entourage. Une prise de position qui a dû donner quelques sueurs froides aux organisateurs du sommet… et un certain plaisir aux Congolais fatigués des grandes poignées de main hypocrites.

Mais ce n’était que le début du “traitement spécial RDC”. Une partie de la délégation congolaise, pourtant accréditée, a été mystérieusement bloquée dans ses hôtels par la sécurité éthiopienne. Officiellement, aucune explication. Officieusement, on accuse la RDC d’avoir voulu organiser une manifestation en marge du sommet. Une grave menace, sans doute plus dangereuse qu’une occupation militaire en plein cœur de l’Afrique centrale…

Malgré ces entraves, Judith Suminwa ne s’est pas laissée démonter. Lors de son discours, elle a ouvertement interpellé Paul Kagame, dénonçant sans détour le soutien du Rwanda aux rebelles du M23 et le drame humain qui se joue à l’Est de la RDC. Plus habitué aux discours diplomatiques bien tièdes, le chef de l’État rwandais a dû apprécier le changement de ton.

“Cette occupation constitue un acte de guerre et une menace pour la stabilité de toute la région”, a martelé la Première ministre congolaise, déclenchant un moment de flottement dans la salle. D’un coup, l’ambiance feutrée du sommet s’est légèrement tendue. Les chefs d’État, pris entre malaise et conscience coupable, ont sans doute brièvement repensé à leurs communiqués stériles sur la “paix et la coopération régionale”.

Finalement, ce sommet a offert une grande première : pour une fois, la RDC n’a pas joué le rôle du figurant silencieux. Entre boycott de la photo et discours incisif, Kinshasa a envoyé un message clair : fini les accolades de façade, place à la confrontation des vérités. Reste à voir si les oreilles présentes étaient prêtes à entendre… ou si elles continueront à pratiquer l’art du silence complice.

La rédaction

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