SPORT : 8 ans plus tard, Lukebakio présente ses excuses : La saga de la double nationalité sportive
Huit années se sont écoulées depuis l’incroyable épopée administrative de Dodi Lukebakio, ce joueur de foot qui, en 2016, avait réussi l’exploit d’être considéré comme un joueur extra-communautaire à Toulouse. Pour les non-initiés, cela signifie qu’il n’avait pas le droit de jouer parce qu’il n’avait pas encore obtenu sa carte de membre VIP de l’Union européenne. En gros, pas de sélection officielle avec son pays, pas de contrat homologué par la Ligue de Football Professionnel (LFP).
La charte du football professionnel était claire : « un joueur extra-communautaire (hors Union européenne) doit avoir au moins une sélection officielle avec son pays ». Pour contourner ce petit obstacle bureaucratique, Lukebakio avait deux options : attendre patiemment la lenteur administrative belge pour devenir un fier citoyen belge, ou enfiler rapidement le maillot de la sélection congolaise. Il a choisi la seconde option, probablement parce que le Congo semblait plus rapide dans ses procédures administratives.
C’est ainsi que notre héros a fait une apparition éclair contre le Kenya, obtenant ainsi le sésame nécessaire pour jouer en club. Mais attention, c’était une sorte de coup de poker : jouer pour le Congo sans réellement vouloir s’engager à long terme. Une fois la formalité accomplie, il a tourné le dos aux Léopards avec la même rapidité qu’un dribble de Neymar, préférant les équipes de jeunes de la Belgique.
Mais aujourd’hui, après avoir laissé le temps faire son œuvre, Lukebakio a décidé de revenir sur cet épisode. Dans un post Instagram empreint de remords et de selfies savamment filtrés, il a présenté ses excuses. « Je réalise aujourd’hui que ma décision d’alors a pu blesser certains supporters et compromettre la fierté nationale. Je demande humblement pardon », a-t-il écrit, probablement entre deux entraînements avec les Diables Rouges.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les Congolais, toujours prêts à rire de leurs propres malheurs, ont accueilli ces excuses avec une bonne dose d’humour. « On avait déjà oublié, mais merci pour le rappel ! » a ironisé un supporter congolais. Du côté belge, on se demande si cette confession tardive n’est pas un stratagème pour récolter un peu de capital sympathie avant la prochaine sélection.
Quoi qu’il en soit, l’affaire Lukebakio restera dans les annales du football comme l’exemple parfait de la bureaucratie sportive et des chemins tortueux que peuvent emprunter les joueurs pour fouler les pelouses européennes. Huit ans plus tard, tout le monde a bien rigolé, et Dodi Lukebakio peut continuer à dribbler, cette fois sans se soucier des frontières administratives.
Rija Landu/lecorbeau.net