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Kinshasa, capitale mondiale du loyer sans raison valable

Bienvenue à Kinshasa, là où un studio sans fenêtre avec lavabo dans le salon te coûte le prix d’un billet aller simple pour Dubaï. Ici, louer un logement n’est plus un besoin vital, c’est une compétition olympique. Tu veux un coin pour dormir ? Prépare ton CV, ta lettre de motivation… et une offrande. Car à 300 $ le placard repeint en “appartement moderne”, il ne s’agit plus d’habiter, mais de survivre dans un environnement hostile au portefeuille.

Les bailleurs, eux, se sont reconvertis en poètes urbains : « Cuisine équipée » pour désigner un lavabo cloué dans un angle sombre ; « salon spacieux » pour une pièce où ton matelas touche déjà trois murs ; « quartier calme » pour signifier qu’il n’y a ni route ni éclairage. Et si tu oses poser une question, le commissionnaire apparaît, toujours prompt à te rappeler que « c’est la commune qui est chère ». Même si le bâtiment date de Mobutu et que l’eau ne vient qu’un jour sur sept.

Pendant ce temps, les prix montent comme les prières en veille de fin de mois. 1 000 $ pour deux chambres sans parking, sans eau courante, mais avec “ambiance sécurisée”. Sécurisée de quoi ? Personne ne sait. Les propriétaires se contentent de fixer un montant au hasard et de dire que « les expatriés payent ça sans discuter ». Sauf qu’on n’est pas tous ambassadeurs, et même eux, ils commencent à fuir à Brazzaville.

La vérité ? À Kin, on ne paie plus pour un toit, on paie pour le privilège de ne pas dormir dehors. On paie l’espoir. L’illusion. L’arnaque maquillée en immobilier. Et pendant qu’on s’entasse dans des studios qui ressemblent à des casiers de vestiaire, les promoteurs continuent de construire… pour personne. Car à ce rythme, même les rats vont devoir signer un contrat de bail.

La rédaction

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