Société

Tracasseries des Agents de Transport : Un Fardeau pour les Motards de Kinshasa

Dans la commune de Kinshasa, particulièrement sur le tronçon Kabambare-croisement Bokasa, les motards, appelés localement « wewas », sont devenus une cible fréquente des agents de transport. Ce phénomène, de plus en plus répandu, affecte non seulement la circulation, mais crée également un climat de tension entre les autorités de transport et les conducteurs de motos-taxis.

Les motards sur cet axe se plaignent d’être régulièrement interpellés par des agents de transport, qui mènent des contrôles jugés excessifs et parfois infondés. Bien que les contrôles routiers soient nécessaires pour assurer la sécurité de tous, les motards dénoncent un usage abusif de ces procédures. Beaucoup affirment que, même lorsqu’ils sont en règle avec leurs documents, ils sont arrêtés et forcés de payer des « amendes » non officielles, sous peine de voir leurs motos confisquées.

Ces pratiques sont devenues monnaie courante, créant une pression financière sur les conducteurs de motos, qui doivent souvent payer des montants informels pour pouvoir continuer leur activité. Cela engendre un sentiment d’injustice parmi les conducteurs, qui perçoivent ces contrôles comme une forme d’extorsion déguisée.

Ces tracasseries ont un impact direct sur la vie quotidienne des motards. La plupart de ces conducteurs dépendent de leur moto pour subvenir aux besoins de leur famille. Les sommes demandées par les agents de transport représentent une charge financière supplémentaire, qui pousse certains d’entre eux à chercher des voies détournées pour éviter les points de contrôle. Cette situation affecte également les usagers, car ces changements d’itinéraire rendent les trajets plus longs et moins fiables.

Les motards qui refusent de se conformer aux exigences informelles des agents risquent de voir leur moto confisquée, une sanction qui peut mettre en péril leur capacité à travailler.

Derrière ces tracasseries se cache un problème de corruption plus vaste. Les agents de transport, souvent mal rémunérés, utilisent ces contrôles pour extorquer de l’argent aux motards, créant un cycle de harcèlement financier. Cela soulève des questions sur la transparence et l’efficacité de la gestion du secteur des transports dans la commune de Kinshasa.

De plus, les contrôles réguliers ne parviennent pas à résoudre les vrais problèmes de sécurité routière. En l’absence de mesures plus globales pour réguler les motos-taxis, les solutions actuelles se résument souvent à des interventions punitives sans véritable encadrement ou formation des motards.

Les associations de motards et de défense des droits des usagers du transport appellent à une réforme urgente. Elles demandent la fin des tracasseries et l’instauration de contrôles plus justes et transparents. Ces organisations plaident pour une meilleure formation des agents de transport, afin que ces derniers puissent exercer leur fonction de manière éthique et respectueuse des droits des conducteurs.

Les autorités locales sont également sollicitées pour mettre en place un cadre juridique plus solide, visant à réguler de manière équitable les activités des motos-taxis, tout en veillant à la sécurité de tous les usagers de la route.

Le phénomène des tracasseries infligées aux motards par les agents de transport sur l’axe Kabambare – croisement Bokasa est un problème majeur qui nécessite une attention particulière. Si rien n’est fait, cela risque de détériorer encore plus les relations entre les autorités de transport et les conducteurs, tout en augmentant les difficultés des usagers de ce mode de transport essentiel. Une réforme de fond est indispensable pour instaurer un climat de confiance et permettre à la ville de Kinshasa de mieux gérer ses défis en matière de mobilité.

RL/lecorbeau.net

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