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Un long week-end en RDC : Où sont passées les cérémonies officielles et la mémoire des héros ?

Ce 16 et 17 janvier, dates emblématiques commémorant respectivement l’assassinat du président Mzee Laurent-Désiré Kabila et celui de Patrice Lumumba, n’ont visiblement pas retenu l’attention des Congolais comme on l’aurait espéré. Bien que ces deux jours soient fériés et payés, offrant ainsi aux citoyens un rare long week-end de quatre jours, on peut se demander si l’esprit de commémoration n’a pas, lui, été laissé de côté.

Officiellement, ces journées devaient être marquées par des cérémonies de recueillement, des discours solennels, et des moments de réflexion collective. En réalité, à part quelques événements bien verrouillés, réservés aux personnalités politiques et à ceux qui ont les « bons badges », la population congolaise n’a eu que l’option de suivre les célébrations à la télévision ou… de ne rien suivre du tout. La grande majorité des Congolais n’a pas eu l’opportunité de se réunir dans des lieux symboliques, laissant la mémoire des héros à ceux qui en gardent la propriété exclusive.

Il est pourtant difficile de reprocher aux Kinois d’avoir choisi de profiter de ce long week-end autrement. Après tout, à quoi bon se souvenir des luttes pour l’indépendance et de l’héritage de ces grands hommes si tout ce qu’on peut faire, c’est rester à la maison et attendre que les discours officiels défilent sur des écrans poussiéreux ?

Non, le Congolais a préféré penser autrement. Les rires dans les parcs, les files d’attente devant les restaurants bondés, les musiques dans les quartiers populaires… voilà à quoi a ressemblé ce week-end commémoratif. Qui peut le leur reprocher ? Au lieu de s’imprégner de la gravité des sacrifices des héros nationaux, ils ont fait le choix de se ressourcer en famille, d’oublier pour quelques jours la dure réalité du quotidien.

Bref Un week-end à oublier les héros

Alors, faut-il vraiment blâmer les Congolais de ne pas avoir pris le temps de s’arrêter, de réfléchir et de se recueillir ? Peut-être. Mais quand le pays lui-même ne semble pas trop préoccupé par la mise en place de véritables cérémonies accessibles à tous, comment espérer que la mémoire collective puisse encore vibrer ?

Cette année, les 16 et 17 janvier auront été marqués non par la solennité des commémorations, mais par une joie discrète de simplement profiter d’un week-end prolongé. Peut-être qu’en 2026, les héros nationaux auront plus de chances de figurer dans le programme des Kinois. Ou peut-être pas.

Rija Landu

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