Wan-Bissaka : le Léopard Schrödinger — à la fois convoqué et pas convoqué
Depuis bientôt une décennie, Aaron Wan-Bissaka hante les rêves de la FECOFA comme un vieux fantôme anglais. À chaque trêve internationale, c’est le même cirque : “Va-t-il enfin rejoindre les Léopards ?” Spoiler : non. À 26 ans, l’homme est toujours aussi insaisissable qu’une promesse de campagne. Pourtant, il n’a jamais été aussi proche… ou aussi loin. Approché, repoussé, redemandé, il est devenu l’équivalent footballistique d’un ex qui répond “peut-être” à un message qu’on n’a jamais envoyé.

Il faut dire que notre cher Aaron semble toujours attendre un coup de fil de Gareth Southgate, en espérant que l’Angleterre découvre subitement qu’elle manque d’arrières droits. Sauf que voilà : Walker, Alexander-Arnold, Reece James et Trippier lui ferment la porte comme des videurs de boîte. Résultat : à force d’hésiter entre deux nations, Wan-Bissaka est devenu un footballeur sans patrie, une cape vierge à bientôt 27 ans. Entre son rêve anglais et sa réalité congolaise, le cœur balance, mais les minutes passent.
Côté FECOFA, on joue les fiancés patients. Desabre lui tend les bras, Zakuani le défend sur X (ex-Twitter), et les supporters surveillent la moindre rumeur comme s’il s’agissait du résultat d’un test ADN. Et pendant qu’on fantasme sur sa venue, les vraies recrues s’échauffent sans bruit, sans hashtags, sans hésitations. Car au Congo, même l’amour du maillot attend sa lettre de confirmation. On en est à se demander si la sélection congolaise ne devrait pas envoyer une dot officielle à Croydon.
Alors, cher Aaron, il serait peut-être temps de se décider. Soit tu rejoins les Léopards maintenant, soit tu fais un podcast pour raconter ta vie de joueur non-sélectionné. Mais par pitié, ne fais pas du Congo ton choix par défaut, le dernier métro après la fermeture de la ligne Angleterre. Car ici, on veut des joueurs qui viennent pour l’hymne, pas pour la retraite.
La rédaction